On estime que les premiers contacts entre Autochtones et Européens ont débuté officiellement à la fin du 15e siècle et furent principalement par l’entremise des explorateurs et des pêcheurs européens. Ils tissent alors des liens commerciaux. Ils ne tardent pas à troquer l’expérience de la mer contre des marchandises européennes, tout comme ils le feront plus tard, pour leurs connaissances de la forêt et de la traite des fourrures. Ils échangent non seulement des biens, mais aussi des coutumes.
Ils développent des alliances commerciales certes, mais une autre forme d’alliance se crée avec le temps : les liens d’amitié et le mariage. Dès 1600, plusieurs Mi’kmaq et Français prononcent leurs vœux à Annapolis Royal, amorçant ainsi un lien de sang. Il est donc possible de retrouver une ascendance amérindienne sur une branche généalogique, mais parfois sur deux! L’orthographe des noms de familles amérindiennes peut avoir été mal retranscrite ou transformée au cours des siècles ou encore, le couple Mi’kmaq est rebaptisé de nom, juste avant les noces.
Les traces matérielles et immatérielles démontrent des liens solides entre Acadiens et Amérindiens. Ce qui unit rapidement ces deux peuples, au-delà du fait que les Acadiens n’essayaient pas de déposséder les Mi’kmaq, est le partage de valeurs communes, comme le respect mutuel des voisins, les pratiques démocratiques, le bien-être de la communauté, le désir de rester en paix, l’importance de la tradition orale, la musique, la danse, et combien d’autres.
L’histoire retient entre les pages de ses livres, la chaleur, l’accueil, la complicité des Amérindiens qui ont adopté, aidé, protégé et nourri les Acadiens afin qu’ils puissent s’adapter au nouveau monde, à leur nouveau mode de vie. Ils les ont initiés à la pêche, à la chasse, à la fabrication de vêtements et la construction des canots. Ils leur ont appris à isoler leurs maisons contre le froid, à soigner avec la puissance de la « médecine naturelle ».